Où trouver le plus grand nombre de postes d'IA

Le marché suisse de l'emploi dans le domaine de l'IA est très concurrentiel. Une analyse de 4'703 offres d'emploi dans le nouveau Swiss AI Jobs Report 2025 de la Haute école de Lucerne en collaboration avec l'entreprise de recherche sur le marché du travail x28 et la Local AI Community LAC le montre : Avec 1'773 postes, une grande partie des emplois IA nationaux revient au canton de Zurich. "Comme on pouvait s'y attendre, Zurich est en tête en tant que plus grand site économique et hub technologique de Suisse, notamment en raison de sa densité de population", explique Florian Bär de la Haute école de Lucerne, coauteur de l'étude. Mais la demande en spécialistes de l'IA est également importante dans des cantons plus petits comme Genève ou Zoug. "Si l'on considère le nombre de postes d'IA par habitant, Zoug fait partie du peloton de tête national", poursuit Bär. Selon lui, cela s'explique notamment par le centre d'innovation et de finance Crypto Valley, qui a fait du canton de Zoug un centre leader mondial de la blockchain.

Des procédures exigeantes et des exigences académiques élevées

La concentration géographique renforce la concurrence déjà intense pour le personnel qualifié. Selon les déclarations des responsables du personnel des entreprises suisses, des centaines de candidatures sont souvent reçues pour un seul poste, alors que les postes vacants sont souvent fermés dans la semaine qui suit. La course aux emplois très convoités dans le domaine de l'IA exige des candidats qu'ils fassent preuve de rapidité et d'un excellent profil. Les personnes intéressées doivent se préparer à des procédures de sélection exigeantes en plusieurs étapes, qui comprennent généralement deux à quatre tours et la résolution d'études de cas techniques. Les diplômes universitaires supérieurs sont souvent une condition sine qua non : les rôles spécialisés tels que celui de data scientist exigent souvent un master ou même un doctorat.

Les professionnels spécialisés sont demandés

Les entreprises concentrent leur recrutement IA sur les rôles dans les domaines de l'ingénierie des données, de la science des données, de l'apprentissage automatique et de l'analyse des données. Elles soulignent ainsi l'importance décisive des données en tant que moteur de valeur central dans les systèmes d'IA. Cela se reflète dans la préférence accordée à des compétences telles que le développement de logiciels, l'ingénierie de bases de données, le cloud computing, l'analyse statistique, la visualisation de données et le Natural Language Processing (traitement du langage naturel). "La demande de main-d'œuvre est particulièrement forte dans les domaines spécialisés qui s'occupent du développement, de l'implémentation et de la gestion de systèmes complexes pilotés par des données", explique Bär. Dans ce segment, des emplois hautement qualifiés se créeraient durablement et nécessiteraient une expertise approfondie - contrairement à la simple compétence d'utilisateur pour des outils basés sur l'IA comme Gemini, ChatGPT ou Claude.

L'informatique, la finance et la recherche dominent le marché de l'emploi en IA

En Suisse, la demande en spécialistes de l'IA est principalement portée par trois secteurs : en tête se trouve la technologie de l'information avec 1'205 postes, ce qui en fait le plus grand employeur dans ce domaine. Viennent ensuite le secteur financier avec 552 postes et le domaine de la recherche et de l'éducation avec 435 postes. Ces trois secteurs se concentrent surtout dans le canton de Zurich et en Suisse centrale. Là-bas, les cinq secteurs les plus importants, à savoir les technologies de l'information, les services financiers, la recherche et la formation, la pharmacie et la chimie ainsi que le conseil juridique et économique, représentent plus de 60% de tous les postes d'IA. "Il est surprenant de constater à quel point le secteur informatique continue de dominer le marché de l'emploi dans le domaine de l'IA. Cela montre que le développement et l'implémentation proprement dits de systèmes d'IA se font toujours au cœur de l'industrie technologique", explique Bär. Il sera passionnant de voir quand et à quelle vitesse d'autres secteurs non technologiques atteindront le niveau de maturité de l'IT.

Source : HSLU