Combien gagnent les professionnels des achats en Suisse ?
Un nouveau rapport sur les salaires pour l'année 2025 révèle ce que gagnent les acheteurs en Suisse et quels sont les facteurs qui influencent de manière décisive leur valeur sur le marché.

Le plus grand rapport sur les salaires des acheteurs 2025 dans la région DACH, réalisé par le cabinet de conseil en achats et chaîne d'approvisionnement Kloepfel by EPSA, met en lumière les évolutions dans le monde des achats en Suisse et les facteurs qui sont financièrement rentables. En étroite collaboration avec procure.ch, l'association professionnelle suisse pour les achats et la gestion des approvisionnements, des données complètes ont été collectées pour la première fois en Suisse. 718 spécialistes des achats et de la chaîne d'approvisionnement ont répondu à l'ensemble du questionnaire et fournissent des informations détaillées sur les rémunérations, les postes, la satisfaction, les qualifications et les critères de réussite. Les salaires indiqués ci-dessous ont été arrondis à des fins de clarté.
La position détermine le revenu – de l'entrée en fonction au poste de CPO
Les niveaux hiérarchiques supérieurs s'accompagnent de salaires plus élevés : le salaire annuel moyen est de 127 000 CHF. Les acheteurs opérationnels gagnent en moyenne 88 000 CHF, les acheteurs stratégiques 114 000 CHF et les responsables des achats 141 000 CHF, soit une augmentation de salaire pouvant atteindre 60 %. Les CPO arrivent en tête de liste avec 193 000 CHF en moyenne. Avec 53 % des personnes interrogées, l'industrie domine. Les salaires y sont proches de la moyenne globale. Cependant, ce sont l'administration publique et les entreprises proches de l'État qui paient le mieux.

Le génie mécanique bien représenté – la technologie médicale en tête des salaires
Un tiers des représentants de l'industrie proviennent du secteur de la construction mécanique. Les rémunérations les plus élevées se trouvent dans les domaines de la technologie médicale, de la chimie et de la pharmacie. Les acheteurs stratégiques y gagnent parfois 25 % de plus que la moyenne de l'ensemble des personnes interrogées.
Dans le secteur des services, l'informatique/télécommunications arrive en tête du classement avec +16 %. Les hôpitaux et cliniques se situent en revanche environ 13 % en dessous de la moyenne de tous les participants.
Le commerce présente quant à lui de fortes disparités : le commerce technique se situe en dessous de la moyenne, tandis que les négociants en matières premières atteignent des sommets en matière de salaire.
Chiffre d'affaires plus élevé – salaire plus élevé
Dans les entreprises à fort chiffre d'affaires, les acheteurs gagnent naturellement beaucoup mieux leur vie, jusqu'à 41 % de plus pour le même poste. Pour les responsables des achats, la fourchette varie entre 118 000 et 170 000 CHF, en fonction du chiffre d'affaires. Mais un volume d'achat plus important signifie également plus de responsabilités, et donc un meilleur salaire.
Les salaires augmentent également avec l'expérience professionnelle. Les acheteurs opérationnels gagnent plus de 50 %, les stratèges environ 34 % et les responsables des achats 42 %. Après 30 ans d'expérience, on observe une légère baisse.
Sans mesure des résultats, les acheteurs gagnent 12 % de moins. Les domaines stratégiques tels que l'ESG, la numérisation ou les risques sont particulièrement valorisés et caractéristiques des postes mieux rémunérés.
Une meilleure formation – un meilleur salaire
Des qualifications supérieures sont également avantageuses dans le domaine des achats : avec une formation professionnelle supérieure telle que le brevet fédéral, les acheteurs gagnent en moyenne 8 % de plus qu'avec une simple formation professionnelle. Avec un brevet fédéral et un diplôme fédéral, l'augmentation atteint même environ 30 %. Les cours pour cadres et les diplômes universitaires dépassent également clairement la moyenne.
79 % des personnes interrogées ont suivi une formation continue. Les qualifications les plus courantes sont le diplôme fédéral HFP (25 %), le brevet fédéral (18 %) et le CAS (14 %). Cela a un impact direct sur le revenu. La spécialisation est également payante, en particulier dans les achats indirects. Dans les fonctions de direction, les salaires y sont 20 % plus élevés que dans les achats directs. Les stratèges spécialisés et les acheteurs principaux tirent largement profit de leur spécialisation.
Les personnes qui voient de bonnes perspectives d'évolution dans leur travail (par exemple, promotion, formation continue) gagnent en moyenne 19 % de plus que celles qui n'en voient pas. Ce lien est particulièrement évident dans le domaine des achats opérationnels : ceux qui y voient des perspectives ont plus de chances d'accéder à un emploi mieux rémunéré.
Écart salarial entre les sexes persistant
Les femmes gagnent en moyenne 19 % de moins, surtout dans les postes hautement rémunérés aux contours flous. Dans les postes opérationnels et stratégiques, l'écart est moindre, mais il existe bel et bien.

Plus de responsabilités, des heures supplémentaires – un salaire plus élevé
Plus d'heures supplémentaires sont synonymes de revenus plus élevés : 90 % des CPO travaillent plus de 3 heures supplémentaires par semaine. En cas d'heures supplémentaires intensives, le salaire passe de 112 000 CHF à 165 000 CHF. Cependant, 32 % des personnes interrogées ne reçoivent aucune compensation, tandis que 57 % bénéficient d'un congé compensatoire. Sans compensation, le salaire moyen est d'environ 148 000 CHF, avec compensation en temps libre, il est d'environ 114 000 CHF.
Conclusion
Le Dr Stephan Hofstetter, associé et directeur général pour la Suisse chez Kloepfel by EPSA, souligne : « Le rapport le montre clairement : l'expérience, la position, la formation continue et le contexte sont déterminants. Beaucoup tirent profit d'une évaluation de leur propre position et d'une comparaison transversale. »
Sources : procure.ch et KLOEPFEL par EPSA



