Forum ö 2025 : Focus sur la durabilité pilotée par les données

Pour de nombreuses entreprises, le thème de la durabilité ne figure pas actuellement en tête de liste des priorités : Les crises géopolitiques et les incertitudes économiques (droits de douane américains, marchés stagnants dans l'UE) dominent actuellement davantage l'agenda que les aspects écologiques. Cela était également visible lors du Forum ö de cette année, organisé par öbu, l'association pour une économie durable. Pourtant, le 30 octobre 2025, quelque 180 participants se sont à nouveau retrouvés pour discuter de la durabilité entrepreneuriale. Les keynotes et les ateliers ont cette fois-ci porté sur «des données pour le cerveau et des histoires pour le cœur», comme le promettait le programme de la conférence.

Le vaisseau spatial Terre se met en route

Pour déterminer si et comment quelque chose est «durable», il faut des faits et des données. Alexis Katechakis, de l'entreprise de conseil Hilda, a su les transmettre au public lors de son exposé principal. Ce docteur en biologie, océanographie et économie a montré comment nous nous déplaçons avec notre «vaisseau spatial Terre». Et là, il a présenté quelques chiffres décevants : Ainsi, sept des neuf frontières planétaires sont dépassées. Cela signifie que dans ces domaines, comme le climat, nous avons quitté le «havre de paix». Une nouvelle augmentation de la température moyenne de 1 °C au cours des 35 prochaines années «mettrait notre vie en danger», a-t-il averti. C'est pourquoi il est important de surmonter les polarisations sociales, les fragmentations mondiales ou les mauvaises incitations économiques et de réaliser une transformation économique basée sur des modèles commerciaux durables.

La pratique : obtenir un impact avec des données

La manière dont cela pourrait être mis en œuvre dans la pratique entrepreneuriale a été discutée dans les sessions de breakout et les ateliers qui ont suivi. La SQS a ainsi présenté un modèle pragmatique pour les PME permettant de saisir et d'améliorer les prestations de durabilité en s'appuyant sur les systèmes de gestion ISO. Des possibilités et des stratégies pour une économie positive pour la nature et résiliente ont été présentées dans un autre atelier, concrètement dans le cadre des objectifs de la Taskforce on Nature-related Financial Disclosures (TFND). Celle-ci propose des lignes directrices pour l'identification, l'évaluation, la gestion et la publication des risques et des opportunités liés à la nature. D'autres thèmes des sessions en petits groupes ont été consacrés à la gestion des données et des risques, à la communication ou au travail avec les parties prenantes. La principale conclusion est que la durabilité entrepreneuriale est majoritairement guidée par les données. Des données correctement collectées et interprétées sont essentielles pour créer de la transparence et en déduire des mesures crédibles.

Des histoires derrière les données

Markus Daniel, directeur de Menu and More AG, a offert une «histoire pour le cœur» lors de son discours de clôture. Son entreprise propose une alimentation équilibrée aux enfants dans les crèches et les écoles. Lui aussi a présenté quelques chiffres : 48 pour cent des commandes de menus sont végétariennes, son entreprise emploie 82 collaborateurs de 28 nationalités différentes, 48 pour cent du panier d'achat porte un label de durabilité. Au total, 203 chiffres clés seraient collectés et se refléteraient dans le rapport annuel de durabilité de Menu and More. «Collecter des données est important, mais toujours avec du bon sens», explique Markus Daniel. Ce n'est que lorsque les chiffres, les données et les faits peuvent être mis en relation avec le cœur et la raison que le monde reste meilleur. «Les données génèrent de l'impact lorsqu'elles racontent des histoires. Les histoires nous rendent humains». Ce vote résume parfaitement l'objectif de la conférence.

Plus d'informations : www.oebu.ch