De l'aptitude des petits-enfants aux modèles numériques

Le 23 octobre 2025, le Cubic Innovation Center de Bühler AG à Uzwil a accueilli le deuxième Greenovation Summit, une conférence sur la durabilité organisée en Suisse orientale à l'intention des décideurs des PME.

La deuxième édition du Greenovation Summit a eu lieu le 23 octobre 2025. (Image : Thomas Berner)

Pour la deuxième édition du Greenovation Summit, les organisateurs ont pu compter sur l'hospitalité de Bühler AG. Il va sans dire que c'est le CEO Stefan Scheiber qui a mis les invités dans l'ambiance du congrès. Dans son discours d'ouverture, il est revenu sur un «été tumultueux» : d'un côté, il a fallu déplorer le décès du patron Urs Bühler et prendre connaissance de l'augmentation des droits de douane pour les exportations vers les États-Unis. Mais d'un autre côté, l'entreprise a pu célébrer la réussite de ses apprentis aux SwissSkills. Malgré les vents contraires en matière de durabilité, Bühler, leader mondial dans le traitement des céréales, veut continuer à assumer sa responsabilité en matière de protection du climat et d'innovation, comme l'a souligné Stefan Scheiber.

Une gestion adaptée aux petits-enfants

Le programme a ensuite débuté avec l'exposé de Pascal Loepfe-Brügger, CEO d'Appenzeller Alpenbitter SA. Il a remplacé le terme de «durabilité» par celui de «compatibilité avec les petits-enfants». Car pour lui, une gestion responsable signifie agir sur le long terme et en fonction des générations. «Pour nous, un trimestre a 25 ans, pas 3 mois», explique Loepfe-Brügger. Avec des projets tels qu'un nouvel entrepôt à hauts rayonnages construit avec son propre bois, qui réduit massivement les trajets de transport, et une politique financière stable, il a montré comment la pensée écologique, sociale et économique s'associent. Même pendant la pandémie, les collaborateurs ont été conservés et la confiance a été renforcée - des valeurs qui restent centrales pour Loepfe-Brügger.

Marc Stoffel de 42 Hacks AG a ensuite présenté des approches innovantes en matière de mobilité durable. Cette start-up organisée en coopérative développe des solutions basées sur des données afin d'optimiser les trajets pendulaires et de permettre à des entreprises comme Bühler ou Stadler d'adopter une mobilité respectueuse du climat. L'intelligence artificielle analyse les données de mouvement et montre comment les trajets domicile-travail peuvent être organisés de manière plus efficace et plus écologique. En effet, les données permettent de constater que seuls quelques grands employeurs sont responsables d'une grande partie du trafic pendulaire. C'est pourquoi ils représentent un levier particulièrement important pour la réduction du trafic.

La présentatrice Mona Vetsch et Pascal Loepfe-Brügger trinquent avec de l'Appenzeller Alpenbitter. (Image : Thomas Berner)

L'innovation au service d'un avenir plus écologique

Dans les Sessions en petits groupes des experts ont présenté des idées pratiques : Ina Walthert de AMAG a expliqué la voie suivie par l'entreprise automobile pour atteindre la neutralité climatique d'ici 2040, notamment grâce au photovoltaïque, au recyclage des batteries et à la recharge bidirectionnelle. Christian Locher, de la Haute école OST, a fait la promotion du «Design for Sustainability», un concept qui part d'une simplicité fonctionnelle plutôt que d'un style éphémère. Martin Bachofner, de la Fondation Village d'enfants Pestalozzi, a rappelé qu'il ne fallait pas négliger la durabilité sociale : L'éducation et la responsabilité personnelle sont les clés d'un avenir équitable.

Dans la deuxième partie de son exposé, Sascha Rohner de FrugalTec AG a présenté, avec son concept de Vertical Farming, une solution ménageant les ressources contre la crise alimentaire mondiale qui menace. Grâce à des systèmes modulaires et circulaires, il s'agit d'économiser de l'eau, de l'énergie et de la surface, conformément à la devise : «Créer plus de valeur avec moins de moyens». Il a fait une comparaison : 8500 plantes cultivées avec l'agriculture verticale nécessitent environ 17’000 litres d'eau par an et 20 m2 de surface. Cultivées de manière conventionnelle, ces plantes nécessiteraient une surface d'environ 700 m2 et consommeraient 170’000 litres d'eau par an. Malgré les avantages évidents de l'agriculture verticale, il est actuellement difficile, selon Sascha Rohner, de trouver des investisseurs pour faire évoluer efficacement l'activité.

Pour finir, Andrea Riege, cofondatrice de AI-COM.ch, Les participants ont pu découvrir l'avenir des industries créatives basées sur l'IA. Son exemple de modèle numérique a illustré la manière dont l'intelligence artificielle permet de fusionner de plus en plus le travail réel et les identités numériques. Ainsi, il est aujourd'hui possible de créer un «jumeau numérique» d'un mannequin réel, qui peut être utilisé partout dans le monde pour des shootings de mode réalistes. Selon Andrea Riege, la puissance de calcul nécessaire est sans commune mesure avec les coûts d'un «vrai» shooting, même sur le plan écologique.

L'entreprise Matica AG a été récompensée par le Greenovation Award dans la catégorie „Produits“. (Photo : Thomas Berner)

Le Greenovation Award comme point final

Le sommet s'est terminé par la remise des Greenovation Awards à des entreprises particulièrement innovantes. Ont été récompensées les entreprises Matica AG pour le développement d'une Solution de stockage pour l'énergie solaire (catégorie «produits»), Skat Consulting dans la catégorie «services» et la société 42 Hacks mentionnée plus haut dans la catégorie «projets». Tant l'organisateur Galledia Event AG que l'animatrice Mona Vetsch ont souligné le caractère pratique de la manifestation : l'objectif n'est pas seulement d'inspirer, mais de mettre en œuvre des idées concrètes pour une économie adaptée aux enfants et un avenir digne d'être vécu.

Plus d'informations : Sommet Greenovation

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